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  • Photo du rédacteuremily daubry

J0 L'ouverture d'une parenthèse

Dernière mise à jour : 23 nov. 2019

Partir

Comme un élan de nécessité. Accepter de s’accorder du temps, à soi. Rien qu’à soi. Comme un désir de solitude, un choix voulu. Se mettre à distance, et prendre de la hauteur.

Mais partir n’est pas fuir. C’est au contraire faire face. C’est bouger, se déraciner, effacer ses repères, perdre ses habitudes. Ouvrir son espace à soi, car c’est le seul qui reste. Comme un furieux face à face. Comprendre qui l’on est vraiment. Lire les signes, déchiffrer, sans faux semblants. Perdre ses repères, c’est se dévoiler.


Le parfum du départ

Une image, une musique, une culture, une émotion suffisent à faire naître l’envie d’un voyage. De ce désir vient la pulsion, féroce, pleine de vie et d’excitation.

L’impatience se mêle aux préparatifs. Comme un petit avant goût. Moment de découvertes, de questionnements, de choix. Le voyage se concrétise matériellement. Pour l’esprit c’est encore loin.

Puis vient l’angoisse. Au fur et à mesure que le jour du départ approche. Le stress des préparatifs, l’incertitude quant aux affaires que l’on doit emporter, l’indécision. Ai-je fait le bon choix?

Accepter de ne rien contrôler, de se laisser aller à l’inconnu, et garder l’enthousiasme de la découverte.


Décollage

Le plus dur sont les aux-revoirs. Ce moment des embrassades, où l’émotion est des deux cotés. Surtout ne pas s’attarder. Se retourner une dernière fois, passer les portiques, respirer un grand coup. Solitude. Et pourtant le hall de l’aéroport grouille de monde. Les minutes défilent, mais mon corps refuse ce temps. Comme s’il redoutait la suite. L’avion. Moment d’angoisse. Pourtant très vite, l’excitation et l’adrénaline se mêlent. Sur la piste, l’engin prend de la vitesse, moment d’euphorie. Puis les roues décollent, apesanteur. Le corps cherche ses repères. Par le hublot tout défile à un rythme fou, alors que le ressenti est moindre. Deux temps. Fermer les yeux pour éviter le décalage, et l’affolement de l’oreille interne, qui parvient à se réguler. Se caler dans son siège et attendre; que l’appareil se stabilise.


En terres inconnues

La fatigue du voyage, l’angoisse du départ, la découverte totale. L’autonomie, la solitude. Envie de se poser, de se sentir chez soi. Oui mais voilà, la désillusion est profonde. Arrivée à la première auberge après de longues minutes de marche éreintante, aucun accueil. Juste une enveloppe à mon nom, et les clés. Chambre de dix, occupée par cinq mecs, aucune fille croisée ici. Odeur de transpiration, obscurité permanente. Cuisine froide, vaisselle sale dans l’évier, aucun point de ravitaillement, il faudra aller dans le centre commercial. Il ne faudra pas non plus compter sur un petit déjeuner.

Terrassée par la fatigue, je tombe dans mon lit, qui grince au moindre mouvement. Vas et viens des autres pensionnaires. Sur le qui-vive. Définitivement pas le meilleur souvenir.

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