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Arrêt N°4 Capitale européenne

Arrêt N°4 Capitale européenne

Rouler entre les pins

Départ de Tampere sous un ciel bleu et un soleil scintillant. Derniers instants à l’auberge, l’occasion de faire une autre rencontre, et de recevoir des spécialités de son pays.

Le bus emprunte la route en direction de la capitale: Helsinki. Sur la route, nous traversons forêts de pins, lacs dont l’eau vient lécher la chaussée. Le paysage est source d’éblouissement. Il offre un aperçu de la campagne finlandaise. Le tout accompagné par de jolies températures négative, allant jusqu’à -6°. Je suis heureuse d’être au chaud dans le bus. Et puis il y a les animaux qui viennent vous saluer. Des petits bambis. Vient alors l’émerveillement, celui qui accompagne souvent la neige. Elle vient recouvrir les sapins verts et touffus, en fine couche sur les prés. Ambiance magique, une autre vision de la Finlande. Celle du nord, ou du pays dans quelques semaines. Winter is coming.



Agitation

Arrivée à Helsinki. Le peu que j’en vois est appréciable, et en même temps très rythmé. La frénésie des capitales européennes. Toutefois, loin de ressembler à Paris, on s’y sent moins agressé, moins étouffé. Le tramway est original. Vert, ancien. Il circule au milieu des voitures, et semble sortie d’un autre temps. Original, mais fort pratique. Il désert aisément toute la ville, grâce à ses différentes rames. Le ticket day est une véritable économie. Pas besoin de voiture. Le trafic est suffisamment dense et se garer difficile pour ne pas s’encombrer.



Usine à coucher

L’auberge de jeunesse est une déception. En même temps à un tel tarif, difficile de demander plus. La pièce commune est immense, mais sans lumière naturelle et la musique est assourdissante. La chambre est un dortoir, dont les lits ne sont pas très confortables. La douche est fermée avec un simple rideau. J’aurais définitivement vu mieux. Courage, que six nuits! Pas de vrais échanges avec les autres occupants de l’auberge. Beaucoup sont des jeunes fêtards. Verre de bière à la main, jeux de cartes. Ambiance fort différente des autres villes. Frénésie.

Repos possible uniquement dans les chambres. Et encore. Dehors, la ville vit. Et je ne suis pas seule. Non, le silence et le calme ne feront pas partie du voyage.

Bonne surprise, l’une de mes voisines de lit parle français. Elle est sénégalaise. Et travaille ici. Elle finit ses études en même temps pour travailler comme assistante maternelle dans une école. Ici chaque métier demande un diplôme universitaire. Elle habitait auparavant Tampere, et loge ici le temps d’avoir les clés de son logement. Bonheur simple d’une discussion, pour bien achever cette journée.

Nuit mitigée, et ce n’est pas le petit-déjeuner qui va me donner des forces. L’impression d’usine industrielle de l’auberge se renforce. C’est ultra-simpliste. Fromage, jambon, pain, confiture, café. Et c’est tout. Ni thé, ni jus de fruits. Heureusement qu’une bonne compagnie vient rehausser le niveau. Une famille française, en fin de visite après avoir rejoint leur fils à Tampere, où il fait ses études. Pour eux non plus le séjour n’a pas été idéal. Monotonie

des paysages, amendes à Helsinki et autres galères. Je crois que cela nous a permis de bien commencer la journée pour chacun.


Découverte

Départ pour visiter la ville. Surtout des Eglises, toutes différentes architecturalement parlant. Puis direction le bord de mer et son marché. Pause midi dans les halles. Enfin. Peu importe la ville, ce lieu a toujours su me séduire par ses odeurs, ses couleurs, son ambiance, sa chaleur. Soupe crémeuse de saumon, une spécialité de la région. La nourriture a toujours eu une place importante dans mes voyages. Gourmande, j’aime tester les spécialités, et pourquoi pas découvrir des nouvelles saveurs. Se poser à table, savourer et en profiter pour écrire. Un temps spécial de voyage.

L’après-midi c’est reparti pour visiter, avec un arrêt à la bibliothèque, suite à des conseils de la famille. C’est vrai qu’elle est fort agréable, on y resterait bien toute la journée. Tout le confort est là pour travailler.

Après cela, le froid commence à recouvrir la ville. C’est parfait pour une pause gourmande au café Moumiins, personnage emblématique d’un dessin animé du pays.

A seize heure, la nuit tombe sérieusement sur la ville. Les illuminations sont alors de sortie, transformant les rues. Une ambiance de Noël en ce jour d’Halloween plane sur la ville.



Délégation de russes

Nuit courte par des voisins bruyants. La tête ensommeillée et lourde. Petit déjeuner rapide. Dehors, le ciel est magnifiquement bleu, mais tellement froid. Direction Suomenlinna. Rapide traversée en bateau et me voici sur une île constituée de quatre îlots, tout proche d’Helsinki. La vue est magnifique. Bleu de l’eau, du ciel, brillance du soleil, feu de la végétation. Et le calme. On s’y balade agréablement, paisiblement. Quelques habitations fleurissent l’île. Quel bonheur ce doit être d’habiter ici. Avec certaines contraintes, mais une belle retraite. Arrêt pour le repas, dans un restaurant. Pâtes au renne fumée. Très bon, et très vite avalé. Après le maigre petit dej’ j’avais faim. Dernier flânage sur l’île. Puis retour en bateau. Je suis frigorifiée.

Sur le chemin j’aurais croisé de nombreux russes, dont une délégation. La distance, et peut être une événement particulier? Font qu’ils prolifèrent en ce vendredi.



La ponctuation des rencontres

Retour à l’auberge de jeunesse, après quelques déconvenues avec le tram. Dîner avec deux français. Belle rencontre. Deux grands voyageurs, chacun à leur manière. Des profils très atypiques, mais le plaisir de l’échange, de raconter des anecdotes. Sur les crocodiles, sur les rencontres, la gentillesse des locaux, parfois désarmante, sur l’auto-stop. Une belle soirée.


Un air de nostalgie

Matin groggy, commencer sa matinée sans se presser. Marche dans le cracha pour atteindre un aquarium. Un peu excentré, sur les hauteurs. Accolé à un parc d’attractions. Plongée dans un monde qui me fascine, autant qu’il m’effraie. Les mondes marins, et ses créatures. Belle découverte, celle de créatures jusque-là inconnues. C’est merveilleux. Le cœur est tout de même un peu palpitant de peur. Celle liée à ce monde, alors que je suis en parfaite sécurité. Je prends mon temps, rien ne presse. Juste profiter, et s’émerveiller.

Retour dehors, balade à pieds, pour échouer dans un lieu que j’avais repéré dès le premier jour. Un lac au milieu de la ville, à quelques kilomètres de l’auberge. Ecrin de verdure. Merveilleuse nature. Rencontre avec un monsieur qui vient me parler spontanément. En finnois, puis en anglais. Il vient nourrir les canards, c’est un habitué. Des familles se baladent au bord de l’eau, sur ce sentier. D’autres sont plus sportifs. Je passe de longues minutes à contempler les cygnes.

Le froid se rappelle à moi, ma gorge pique, le début de la maladie? Retour à l’auberge, et discussion merveilleuse, avec ma rencontre française de la veille. C’est sans doute loin de tout que l’on fait les plus beaux échanges. Des échanges teintés de sincérités, de profondeur. Caractère éphémère qui ne les rend que plus précieuse.



This is Halloween

Mal de gorge confirmé, mais ce n’est pas ça qui m’abattra. La brume a jeté son voile sur la ville. Direction le zoo, facilement accessible en bus, il se situe sur une petite île. Le cadre est très plaisant. Entouré d’une forêt et d’eau, on peut facilement s’y balader, sans entrer au zoo. En cette période d’automne, un voile de mort règne sur le zoo. On le croirait à l’abandon. Les décors d’Halloween, le temps brumeux renforcent l’impression. On ne se bouscule pas dans les allées. Dommage que certains russes soient si irrespectueux, à taper contre les vitres, gratter les grillages, crier. Comme s’ils étaient les rois, et que les animaux devaient leur accorder toute leur attention.

Pour ma part entre les animaux et moi c’est un réel jeu. Tigres, panthères, pandas roux sont très actifs. J’adore les observer ainsi, de longues minutes, insensible au froid, mais dès que je sors l’objectif, ils prennent un malin plaisir à me fuir. Comme s’ils le faisaient exprès. Plutôt que de m’énerver, cela a le don de m’amuser. J’ai compris, je range l’appareil photo.

Le froid est saisissant, et je regrette l’absence de café ou restaurant. A cette époque de l’année tout est fermé, mais des salles chauffées sont mises à la disposition des visiteurs, ainsi que des huttes bien confortables.



Une senteur de Noël

Retour en ville. Dimanche très animé. Tout le monde semble de sortie. J’ai repris le rythme de la ville, et je me fonds dans la foule, flânant dans les centres commerciaux, bercée par les illuminations, les chants. J’admire les monuments e nuit. Une autre vision, une autre impression s’en dégage.



Un parfum d’adieux

Retour à l’auberge. Petit pincement au cœur, c’est bientôt la fin. Finalement j’avais appris à apprécier la Finlande, je la quitte un peu à regrets, comme à chaque fois. En revanche abandonner le froid sera un véritable plaisir. Etre autant emmitouflée, retirer les gants pour les photos, dans les magasins, commençait à m’énerver.

Dernière conversation en français, sur le droit. Se rendre compte que ça me manquait, que j’adore ça. Dernier soir. Tristesse. Impression de quitter un vieil ami, connu de longue date.

Ce soir le dortoir sera étrangement calme. La frénésie du week-end semble apaisée.


Mélancolie du départ

Dernières balades, dernières visites. Se rendre compte que la ville n’est pas si étendue, que je foule des chemins déjà connus. Achat pour la famille, les amis, moi. Se faire réellement plaisir, sans compter. Une première. Profiter de l’air nocturne, des illuminations. Dernier soir, dernier rendez-vous attendu. Direction un petit restaurant. Décoration tout en bois, lumière tamisée, feu de bois, habits traditionnels. Une carte simple, une seule viande: le renne, un seul poisson: le saumon, sous plusieurs déclinaisons. La perfection d’une soirée. Ultime profitance.

Retour à l’auberge. Boucler ses valises, le départ est imminent.

Ultime matinée dans cette capitale si accueillante. Léger sentiment de nostalgie. Le froid me salue une dernière fois. Marcher sans but, la tête dans les pensées. Il est l’heure de faire le point.


Sur le chemin du retour

Direction l’aéroport, encore de beaux paysages. C’est fou de voir la vitesse à laquelle on peut se trouver en pleine nature, dans un village si mignon, à quelques kilomètres d’Helsinki.

Amer sentiment. Enorme contradiction. La fin d’un voyage, le retour à la maison.

Longue attente, ballet aérien. Par les grandes baies vitrées, les avions se livrent une danse sans fin.

Coucher de soleil en vol.

Retour en France.

Fatigue et malade. Ma voix est restée en Finlande.


L’après

Et puis il y a les lendemains. Le retour chez soi. Pourtant rien n’est plus comme avant. Le cœur est encore à des milliers de kilomètres. La fatigue s’abat sur le corps. Faire du rangement pour reprendre pieds. Mais en ai-je seulement envie? La tête est emplie de merveilleux souvenirs, qu’il faut digérer. Le chamboulement du programme du voyage, la visite de la vie urbaine, la forte emprunte des rencontres, celle du plaisir gustatif. Un voyage hauts en découvertes, saveurs, pas du tout comme prévu initialement. Finalement les surprises ont du bon.

Et maintenant? Tout semble vide. Que faire? Quel est l’après? Tant de questions, de remise en soir, de certitudes mises en mal.


Le voyage comme une réflexion, un éternel questionnement.

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