Un vent nouveau
Le pouvoir du bois
Ce périple à Turku s’achève, non sans un léger soulagement. Cette ville à triste mine ne parviendra pas à me séduire. Dommage. Je la quitte sous la pluie. Deux heures de bus, en direction de Tampere. Encore des paysages remplis de pins. La Finlande est définitivement la terre du bois. Le pin règne en maître, tant que la ville ne le chasse pas. Au milieu de ces longs arbres maigrelets fleurissent de petites maisons, des chalets en bois colorés. Sans clôture, au milieu de la forêt, comme des cabanes. Vraiment étonnant. Des gens habitués aux rudes conditions, qui vivent à moitié dehors. D’ailleurs les cabanons, sans aucun doute des saunas, trônent dans le coin des jardins.
Un langage universel
Arrivée à Tampere, et c’est déjà un autre visage qui s’offre à moi. La ville est plus grande, et semble pourtant plus accueillante. Dehors, les températures ont chuté et de légers flocons parsèment l’air. Non vraiment, cette ville possède une magie propre.
La petite auberge de jeunesse est charmante et animée. Ce dimanche est le dernier jour d’un festival de musique mondiale. L’auberge devient lieu de rencontres de passionnés. On parle toutes les langues, la musique aux tripes. Jeunes et moins jeunes se regroupent. Le lien de la musique. Le soir, un petit concert improvisé. Un mec à la guitare, une voix féminine se joint à lui, un autre improvise des percussions. Ils ne se connaissent pourtant pas. La musique est un langage universel. Soirée magique.
La magie de la ville
Tampere est vraiment une belle ville. Troisième du pays, elle offre un visage magique et surprenant. Beaucoup d’Eglises des styles forts différents, reflet de l’histoire compliquée du pays, et des conflits avec ses voisins, russes et suédois. Briques rouges, versions russes ou ultra-modernes. Peut-être un peu trop? Difficile de deviner que c’est une Eglise. Les intérieurs sont d’autant plus surprenants.
Déambulation dans les rues. Grandes allées piétonnes accolées à la piste cyclable. Tout est fait pour que la population utilise le moins possible la voiture. C’est une ville, un pays propre. Le recyclage est de mise. Très poussé. Comme dans beaucoup de pays nordiques.
Pas de gros blocs de bêton en guise d’immeubles, non ici c’est un mélange de genres, avec de belles façades, même si les bâtiments en briques rouges prédominent. On se croirait dans le nord, mais en plus animé, plus festif. Il y a dans l’air une mélodie de bonne humeur.
Et puis il y a l’eau. Véritable élément dans cette ville. Petit lac au milieu d’un parc, ou plus grand lac. Un bras, tel un rivière traverse la ville. La région est peuplée de lacs.
Tampere, ville d’échanges culturels. Encore une fois, comme en France, je suis abordée. On me demande le chemin. Les bonnes habitudes ne se perdent pas. Pourtant avec mon gros sac à dos, l’appareil photo, j’ai tout d’une touriste. Puis abordée en finnois, je n’y comprends pas un mot. C’est drôle quand même. La dame passe alors en anglais, me demande si je réside ici. C’est fou de se dire qu’en Finlande beaucoup d’étrangers résident, sans parler la langue officielle, et ont un travail, sans problème. L’anglais pourrait faire partie de leur langue officielle.
Ce soir, nous sommes trois dans la chambre. Etrange cohabitation avec deux femmes avoisinant la quarantaine. Pas très respectueuses. Portable non silencieux, appels la nuit. Comme quoi l’âge ne fait pas le respect.
Sauna et natation
Le soleil brille sur Tampere. De quoi se ballader, faire quelques boutiques, compléter la collection de photos, chercher la bonne lumière. Cependant le soleil est trompeur, il fait toujours aussi froid.
Après-midi « repos » dans un sauna. Le rituel est simple: douche tiède, sauna, douche, baignade dans un lac gelé (dans une piscine sécurisée), douche, sauna. Et ce autant de fois que l’on veut. Trois pour moi. Ne pas oublier de boire entre, et après. La baignade n’aura pas été très concluante. L’eau n’est pas engageante, foncée, et glacée. Seules les jambes auront été dedans. Le sauna lui est agréable. Discussion avec une dame, en anglais autour du sauna et de la natation. C’est fou comme ces gens que l’on dit froids ont le sens de la discussion improvisée.
Après cela on continue la détente, dans un salon de thé. Dégustation d’un gâteau à la mousse, à l’apparence d’Halloween, en forme d’œil.
Le soir, les jambes sont lourdes de marcher toute la journée. Retour à l’auberge, calme plat. Il y a des soirs moins animés. De silence presque absolu, et pourtant c’est dans ces moments que le sommeil se refuse à vous, que vous êtes trop plein d’énergie.
