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  • Photo du rédacteuremily daubry

Arrêt N°1 Première expérience de Woofing

Première expérience de Woofing

La beauté des nuages

Comme une danse désormais connue,

Il y a l’embarquement.

Dehors, dans le froid.

Siège coté hublot, dans un petit avion, 2x2.

Sur la piste Paris CDG, l’avion roule un long moment, au milieu des lumières, dans la nuit mourante.

Le soleil commence à percer, offrant un ciel rose-orangé.

Au-dessus d’une mer de nuages, le soleil effleure l’horizon.

Ce spectacle a un caractère unique, on ne peut que s’en émerveiller, tels des enfants.

Magie du moment.

Magie du vol.

Levé du soleil dans le plus joli paysage.



Attente impatiente

Attente anxieuse à l’aéroport.

La famille m’attendra à l’arrêt de bus.

Inquiétudes, vais-je me sentir chez moi pour les semaines à venir?

Impatience.

Les commentaires positifs me donnent confiance, j’ai hâte.

Trajet en bus, les paysages sont sublimes.

Le pays est recouvert d’une forêt de pins. Du moins c’est la première impression que j’en ai.

Couleurs automnales que le soleil vient sublimer.

Transfert de bus, et incertitudes. Les arrêts ne sont pas indiqués. Aucun nom. Heureusement je peux compter sur une finlandaise, qui vient à ma rescousse, sans même que je ne lui demande.

Spontanéité.


Rencontre éprouvante

Arrivée à Lohja,

Personne en vue.

Inquiétudes. Et s’ils m’oubliaient?

Finalement, un monsieur, Esa, se présente à moi. Soulagement.

Vieux habits, vieille voiture, mais grande chaleur humaine.

En revanche, son anglais est peu articulé et rapide. Communiquer va être compliqué.

Pour ma part, la fatigue se fait sentir. Réveillée à deux heures du matin, je rêve de découvrir la maison et pouvoir m’installer pour me reposer.

La voiture roule, nous nous éloignons de la ville, autour d’un lac. Les paysages sont époustouflants, ils invitent au calme. Mais vivre dans ces contrées « reculées » a un prix, ce que j’appris bien après.

Petite maison en bois rouge, au milieu d’arbres. Cela est une invitation. Dans le sas d’entrée, le chien, Napsu, me saute dessus, heureux de faire ma connaissance. Il est adorable. Aucune appréhension, ce qui est rare venant de ma part. Tout de suite, j’atterris dans la cuisine, en bordel. Le capharnum règne. Et dans des tons vieillots. Four à bois, oignons suspendus, îlot central entièrement encombré. Puis vient la salle à manger. Une table en bois, avec deux bancs de chaque coté. Puis en genre de salon, avec ordinateur et projecteur, livres en pagaille et grand lit en guise de canapé. Le couloir dessert la chambre des parents, des placards et la mienne. Enfin cela est un bien grand mot. Il me montre l’échelle et me fait comprendre que je logerai en haut. Grande stupéfaction.

Je gravis prudemment l’échelle, avec beaucoup d’appréhension. Je déteste ça. J’arrive dans un grenier aménagé mais encore en travaux. Du matériel traîne un peu partout. Un matelas posé au sol fait guise de lit, deux fauteuils et une table pour mon confort. Il me montra dans un coin une chatte et ses bébés. Je grimace, avec mes allergies ce n’est pas super. Heureusement aucun problème de ce coté-là, chacun reste dans son coin.

La maison malgré le bordel est propre. Sans doute un avantage du parquet, présent dans toutes les pièces.

En face du sas, j’aperçois les toilettes et douche, mais les tuyaux ne sont pas raccordés. Je demande où se trouvent les commodités. Leur fille Vallamo me conduit aux toilettes, au fond du jardin, dans un cabanon, avec une lampe frontale. Toilettes sèches. En soi ce n’est pas un problème, sauf lors d’une envie nocturne, par des températures négatives et qu’il y a une échelle à descendre. La douche et le sauna attendront le lendemain. J’ai eu assez de surprises et de dépaysement pour la journée. Le souper sera constitué d’une soupe aux lentilles avec différents pains. Vraiment spécial, et pas le meilleur repas. Je m’écroule sur mon matelas. Cela aura été une journée surprenante. Je préfère me dire que je vais m’y habituer, et que ça ira mieux demain. Si seulement…



Le réveil est difficile. De trop nombreuses interrogations ont pollué ma nuit. Sommeil entrecoupé. Au lever, Birgitt m’indique où se trouve le thé, les différents pains, petit-déjeuner minimaliste. Je commence à prendre mes repères pour le séjour. Matinées libres, car Esa ne se réveille que vers midi. J’en profiterais pour me balader dans les environs, emmenant Napsu avec moi.

Sentier au milieu des arbres. Les pins sont immenses et l’endroit isolé. Quelques voisins, rares, et aucune clôtures, que du partage.

Napsu est le plus heureux. Il m’a totalement adopté, et n’attend que des caresses.

Midi rime avec brunch.

Les après-midi sont consacrées au travail. Il s’agit de nourrir les chèvres et moutons. Porter les cartons, les décharger, enlever les légumes du plastique, les accommoder si besoin, trier les papiers, et recommencer. Puis tout apporter dans l’enclos. Se faire submerger par les huit chèvres, heureusement amicales, et toutes mignonnes avec leur poil long. Napsu me tient compagnie.

Après cela, rejoindre Esa pour couper du bois, construire un ponton, et améliorer les alentours de sa maison. Chacun travaille de son coté, dans le silence. Cisaille en mains, je travaille, seule, pliée en deux. Cela est bien loin de l’image décrite de leur ferme, et de l’idée que je m’en faisais.

La communication est compliquée, il ne comprend pas ma réticence physique, comme s’il pensait que je ne voulais pas faire d’efforts. Confrontation de deux modes de vie, trop opposés, sans concessions. Malgré ma volonté, je ne m’acclimate pas. Je décide de partir. Sans doute que j’aurais fini par m’habituer à ce mode de vie, mais à quel prix ?

La douche fut sans doute le hic de trop. Le sauna est un expérience fort agréable, même si partagé avec les voisins. Il ne faut donc pas être pudique. La douche dehors, accrochée à un arbre, dehors, à l’eau froide en revanche fut un véritable blocage. D’autant plus lorsqu’ils annoncent des températures négatives pour la fin de semaine.



Désillusion

Aller au contact de la population,

Rentrer dans leur vie,

Afin de comprendre leur quotidien,

De s’imprégner au mieux de la culture du pays.

C’est pour échanger et apprendre que j’avais entrepris ce voyage.

Pour partager et découvrir une autre façon de vivre.

Hélas dans la vie, tout ne se passe pas toujours comme prévu.

Les attentes peuvent être remplies d’illusions,

Et la réalité est parfois cruelle.

Coup dur au moral,

Désillusions,

Imprévu dans le voyage.

Famille trop éloignée de mon mode de vie?

Ecologique, végétarienne, ok.

Pourtant loin de mes repères, je comprends ce qui est important pour moi.

Le confort je m’en moque, j’ai testé des auberges bien plus sommaires.

Cohabiter avec des inconnus également, ce n’est pas un problème.

En revanche, j’ai besoin d’échanges, de me sentir chez moi.

Chez moi?

Ça ne veut pas forcément dire dans un endroit familier.

Non, c’est une question de sentiment, de ressenti.

Un endroit à soi, où l’on se sent voulue, accueillie.


Départ imprévu

Matinée grise, comme si le temps s’était accordé à mon humeur.

Nuit agitée, à voir ses plans changer précipitamment. Dans l’urgence de la situation. A ce moment, je ne suis certaine de rien. Ai-je fait le bon choix? Moi qui voulais découvrir culture et nature, finalement je pars vers les grandes villes. Etrange. Hésitations, dois-je rester? Malgré mon mal-être? Partir, mais plus au nord? Vers la Laponie? J’aurais répondu oui, mais seule, cela perd de son intérêt. Autant la solitude islandaise était voulue, autant la Finlande devait être un partage. Avec la famille d’accueil, puis avec un ami. Tant pis, cela sera pour une prochaine fois. Peut-être un jour reviendrais-je. Mais il faudra du temps pour refermer ce souvenir, l’atténuer et pouvoir porter un regard neuf sur ce pays (finalement cela s’est fait plus rapidement que je ne le pensais).

Encore une matinée d’extrême solitude. Balade nostalgique au bord du lac, avec Napsu. Le chien gambade en liberté, répondant parfaitement à son nom, attentif à la direction que je prends. A mon retour, Esa m’annonce que le bus passe à 13h02. En réalité, il passe à d’autres heures, mais il semble décidé à ce que je parte rapidement. Sans tarder, je roule en direction de Turku.


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